Madeira
Nous découvrons Madère en compagnie de Brigitte et Daniel (voilier Karkaila II) arrivés de Porto Santo pour nous retrouver à la marina Quinta do Lorde près de Caniçal à l'extreme sud-est de Madère.
Location d'une voiture et "sillonnage" de l'ile.
Nous n'avons pas les yeux assez grands tellement c'est grand, impressionnant, beau, haut, profond, vert, avec des variétés innombrables de plantes et de fleurs soignées, entretenues harmonieusement dans la montagne apprivoisée. Une flore que nous connaissons, qui a pris des proportions gigantesques sous ce climat et d'autres plantes et fleurs endémiques à l'ile. Plantations des bananeraies et des fruits tropicaux (mangue, avocat, fruit de la passion, annone...) qui poussent bien à Madere.
Le béton est en pleine expansion aussi grace à l'Europe, et aussi en pleine stagnation grace à la crise Portugaise (arrêt des chantiers des complexes touristiques)
Plein de tunnels (parfois sans fin) et d'autres encore en construction pour traverser l'ile.
La nature semble tellement vigoureuse ici qu'on se prend à espérer qu'elle surmonte toutes ces agressions.
Certains villages enclavés dans la montagne sont encore en décalage à l'accès brutal au monde moderne.
Visite de Funchal la capitale pleine de charme, de vie et de couleurs ; les ruelles sont animées et attirantes avec une architecture originale et variée.
Pas le temps de faire les "saldos"
avec Brigitte car nos hommes nous font visiter tous les magasins d'accastillage, d'électronique, les drogueries en tous genres pour trouver le matériel à changer, améliorer, réparer et bidouiller pour la prochaine étape de navigation.
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Nous avons testé nos jambes dans une marche ardue en montagne pour atteindre un point de vue médiocre mais anti touristes sans le faire exprès, simplement parce que nous avons pris la mauvaise piste au départ des parcours : il y avait 2 parcours, un à droite, un à gauche, et nous avons pris celui du milieu ; c'est vrai, curieusement nous n'avons croisé personne ! seul nous quatre avons fait cette randonnée épuisante!!
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La température de l'eau est entre 22° et 24° suivant les endroits, c'est pour cela que nous n'avons pas de mal à nous jeter dedans!! elle est si limpide que nous admirons avec masque et tuba les innombrables variétés de poissons. |
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Cascais-Madeira Report de Navigation
Départ lundi 5 septembre de Cascais sur les chapeaux de roues pour Gecko, Tim'Jak et Karkaila que nous avons perdu de vue en soirée comme d'hab lorsqu'on part en "escadre" avec des voiliers de types différents ; plus de communication VHF non plus , en bateau c'est comme ça, il ne faut pas compter sur les autres et savoir se débrouiller avec le bateau et l'équipage que l'on a.
Navigation sportive et vomitive avec de la houle de 2,50 dans un sens et de la houle de vent d'1,50m dans l'autre ; 20 noeuds au portant Gecko ballotte a droite et à gauche, tape dans la houle et bascule d'avant en arrière mais file à 5 à 6 noeuds de moyenne sous genois seul.
Un banc de dauphin nous dit aurevoir et nous souhaite bon voyage (en rigolant) ; on saura pourquoi plus tard.
Dans la nuit de lundi à mardi, 33 noeuds de vent, 3 m de houle, on navigue sous trinquette (petit foc d'avant).
A 2h du mat l'alarme AIS nous indique une colision : un cargo nous percute dans 17 minutes !! aucune info sur "ce dinousaure" dans son registre, (volontairement souvent) ; nous avons son N° MMSI (matricule cargo) il fonce à 20 noeuds sur nous, mesure 350 m de long et 45 m de large (moyenne habituelle de ces engins), c'est tout ce que nous savons.
Thierry allume le moteur, je lance un appel sur la VHF (en anglais of course!) un 2e appel, un 3e appel... pas de réponse. "Do you sleep" ? Thierry enregistre le N° MMSI pour envoyer sur leur VHF un signal de communication !!! nous voyons qu'il ne se déroute pas donc on change de cap, virement de bord dans la grosse houle croisée, 33 noeuds de vent et moteur a fond. Le cargo passe près de nous tout illuminé, on l'insulte à la VHF pour se défouler ; pauvre de nous , il ne se serait même pas rendu compte qu'il nous aurait "crashé" avec nos 10,50 m de long et 3,70m de large. Bonne frayeur, Thierry reprend sa veille.
En haute mer (très souvent la nuit) il n'y a personne pour la surveillance, les cargos sont sous pilote auto vu les équipages réduits et hétéroclites.
Merci à l'école de l'estuaire de la Gironde qui nous a appris à éviter les tankers et à ne pas compter sur leur courtoisie de passage (surtout la nuit).
Mardi, pas besoin de pêcher, les calamars sont venus nous rendre visite, 1 sur le pont, l'autre dans le cockpit. notre problème ce matin n'est pas de savoir comment on va pouvoir résoudre la dette financière de la France mais comment nous allons pouvoir démêler la drisse de trinquette qui s'est entortillée autour du genois. le vent a faibli donc il faut affaler le foc sur étai et renvoyer le genois. 2 bonnes heures après on a résolu le problème.
Même nav que lundi, idem pour mercredi et jeudi. Des cargos au loin et de jour qui n'ont pas envie de voir Gecko de près.
Le bateau est un tas de sel...et nous sommes tous les 2 bientôt prêt à être mis en conserve grâce aux vagues qui viennent nous rafraîchir dans le cockpit. Nous mangeons des gâteaux, des compotes, des bananes, rien envie d'avaler et pas l'humeur a faire la popote.
Du positif : ciel bleu et grand soleil, on descend vers le sud, les nuits ne sont plus froides comme en Galice et au Nord du Portugal.
Pour moi 4 jours de mal de mer, je descend dans le carré pour m'allonger sur la banquette et me reposer le plus possible. Thierry assure la nav. et se débat dans les changements de voiles quand je ne peux pas l'aider. j'ai peur de le retrouver au petit matin "coconisé" pris dans les voiles d'avant à 5 m de hauteur !!
Mercredi, un bruit suspect dans un safran, inspection dans la jupe arrière par le Pitaine :
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vite Cécile un safran se devisse, passe moi la boite bleu rangée dans l'atelier sous le casier rouge qui est sous le casier jaune, mais si tu va trouver... c'est la boite avec toutes les clés ! ouf j'ai trouvé sans faire trop raler et attendre le Pitaine.
Bon faut se mettre à la cape (arrêt du bateau) car ce n'est pas possible de revisser dans la houle
Encore des heures perdues pour avancer, mais Thierry a pu
revisser le safran car il aurait pu se retrouver à 3000 m de fond ; et mon homme en apnée n'est pas très bon!!
Jeudi, Simrad (notre pilote auto) a du prendre froid, il fait un clap clap
bizarre, nous le laissons se reposer, nous barrons un peu chacun notre tour mais nous en avons vite marre donc on branche le pilote de secours "autohelm".
Thierry le démonte, replace une roulette et lui donne un peu de sirop (huile 3 en 1). Depuis ça a l'air d'aller mieux, il a repris les commandes à la barre.
Le vent faibli dans la soirée de jeudi comme prévu sur les gribs météo, mais vendredi nous avons eu une navigation tranquille avec 15 noeuds de vent au portant avec une houle d'1m, (croisée encore). Il ne faut pas demander "Tout" tout de suite, on prendrait de mauvaises habitudes ; toujours du soleil, c'est pas super la voile !! quel bonheur d'être en mer, le midi nous avons presque mangé un vrai repas.
Si vous voulez vivre des sensations fortes, venez nous rejoindre, à votre retour vous ne vous plaindrez plus d'être coincé
dans un embouteillage, apprécierez le canapé devant le journal TV de 20 h qui débite ses "édulcorations" et de toute la routine de votre vie qui vous prend la tête.
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L'ile de Porto Santo se découvre à 30 milles de Madere. Nous ne feront que l'apercevoir car l' estimation du GPS pour l'atteindre se situe vu notre allure entre 11 h et minuit ; nous décidons de naviguer encore une nuit pour se mettre au mouillage ou dans une marina de jour sur Madère. 
Mais avant cela, l'ile de Madere s'est meritée ; la voir emerger de l'horizon avec ses pics volcaniques que l'on apercoit à 8 heures de route, c'est pour nous aussi émouvant que pour les premiers découvreurs du pont de leur caravelle. L'eau y est d'une clarté incroyable avec pleins de poissons inconnus.
Là un superbe paysage se découvre, Madere à l'air d'une superbe ile et en plus il y a des spots de surf. Thierry frétille, enfin les vacances vont commencer, on vous racontera...
Je suis fière de mon capitaine qui a assuré pendant 5 jours et 5 nuits,
serein et sans mal de mer ou si peu.
LIEN PDF MADEIRA A TELECHARGER |
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La taille des photos n'a pas été modifiée, pour les voir , clic dessus et faire enregistrer sous
Bacalhau dans les vitrines de Funchal

Fete de Nossa Senhora da Piedade (fete des pecheurs)
Procession en bateau, décorés avec des feuilles de palmiers et des drapeaux.

Equipage Karkaila Daniel et Brigitte

Thierry a trouvé le spot de surf

Pas facile la route

Les pontons de la marina de Quinta do Lorde bordent une falaise impressionnante pourpre et granuleuse.
Elle veille sur Gecko
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